Utiliser la crise pour se renseigner sur ses besoins

Soutien

J’ai parlé précédemment de l’importance de l’observation. Nous pouvons à présent l’utiliser pour nous pencher sur nos besoins.
Une période de chamboulement de nos habitudes est l’occasion de revisiter ce à quoi chacun de nous s’attache et au travers de quoi il se définit.

Il existe des besoins fondamentaux (cf. Pyramide de Maslow). Être en sécurité, manger à sa faim, boire suffisamment d’eau, avoir un toit et des vêtements, dormir correctement, avoir des contacts sociaux en sont des exemples.

D’autres sont des besoins moins liés à la survie mais davantage au confort et à l’épanouissement. Ils sont plus individuels, flexibles et peuvent changer au fil du temps. Nous fonctionnons et ne nous sentons bien que s’ils sont réalisés : j’ai besoin de ma routine, de porter ce bijou, ce vêtement, d’avoir mon téléphone auprès de moi, d’aller à ma réunion bénévole ou mon cours de dessin, etc.
C’est ce qu’on peut qualifier d’attachement(s). Ils signifient qu’une partie de nous s’identifie inconsciemment à ses activités, loisirs et routines. Les attachements nous donnent un sentiment de continuité dans l’existence, de stabilité et une définition de nous-mêmes vis-à-vis des autres.
Ils sont plus facilement mis en évidence lorsque nous nous entendons dire « je ne peux pas me passer de……. pour vivre/exister ».

Jusqu’ici rien de surprenant ou trop embêtant. Ceci d’autant qu’il y a des attachements que nous considérons comme sains (personne n’ira d’emblée se plaindre qu’il est Addict à la méditation !).
En fait, la situation se corse lorsque nous ne pouvons justement plus faire comme d’habitude et que nos attachements-agripements nous sautent à la figure.
Nous réalisons ainsi que certaines routines faisaient « partie de nous » à nos dépens et que nous sommes démunis sans elles.
Que ce soit le sport, le restaurant qu’on prévoit une fois par mois, la sortie avec des amis, le livre ou l’achat qu’on ne pourra pas faire, etc., un sentiment de manque désagréable s’installe, souvent assorti de frustration.

La coupure d’avec nos fonctionnements routiniers peut donc ébranler nos besoins primaires mais aussi nos identités. Qui sommes-nous lorsque nous ne pouvons plus exercer nos activités et que nous nous retrouvons à la maison, sans casquette professionnelle, sans partenaire de sport, sans groupe de musique ? Sans rôles connus ? A quels repères nous raccrochons-nous lorsque nous ne pouvons plus suivre le planning qui fonctionnait tellement bien les trois derniers mois ?

Pouvons-nous utiliser cette période pour faire le point ? Je pense que oui ; cet exercice peut nous aider à nous ré-ancrer à des aspects plus fondamentaux de nous-mêmes et de nos besoins.

Exercice :

En parallèle à l’observation de vos ressentis et réactions, je vous encourage donc à vous demander avec gentillesse ce qui vous manque sincèrement dans le quotidien actuel.
Quelles pourraient être les deux premières choses que vous ferez lorsque les mesures de confinement prendront fin ? Deux choses qui vous semblent prioritaires, qui représentent ce qui compte vraiment pour vous et que vous souhaitez voir exaucées ? Prenez le temps d’y réfléchir ! Deux choses, c’est peu pour l’ensemble de ce dont on aurait l’impression de manquer actuellement. Allez à l’essentiel.

Dans un deuxième temps, je vous invite à imaginer comment vous allez incarner, le moment venu, votre contentement de retrouver ces deux choses.
Quoi que vous ayez choisi – activité, amis, achats, etc., – quelle qualité de présence aimeriez vous donner à ce moment précis ?
Comment allez-vous sentir en vous que c’était vraiment important et que vous êtes réjouis de ces retrouvailles, qu’elles ne sont pas une énième répétition automatique ?
Qu’est ce qu’une personne qui ne vous connait pas pourra voir sur vous, votre visage, votre attitude, qui dénote que vous êtes pleinement « de retour » ?

Pourriez-vous vous laisser surprendre par un besoin inattendu ? Une ré-invention de vos priorités ?

Related Posts