Que pouvons-nous faire durant la pandémie ?

Soutien

L’observation : première ressource-premiers pas

La paralysie ambiante liée à la pandémie crée un nouvel espace-temps que nous pouvons explorer pour repenser nos rapports, à nous-mêmes, aux autres et au monde.
La question pour moi est alors : individuellement ou collectivement, qu’allons-nous faire de cette brèche dans notre quotidien ?

En général, on minimise l’importance de l’observation car elle implique une attitude qui nous semble de prime abord passive. Nous avons l’habitude d’agir, voir de réagir immédiatement aux événements mais aussi à nos pensées et nos émotions. Ralentir à ce moment est souvent difficile.

Observer c’est développer un regard plus clairvoyant sur les choses au moment où elles se passent et ce, sans jugement. C’est apprendre à rester avec soi-même lorsqu’on a peur, qu’on est très frustré, inquiet et que l’on a envie de tout faire sauf de rester précisément dans la non-action.
C’est un exercice loin d’être reposant et certaines pratiques de méditation considèrent cette posture comme étant « la voie du guerrier »… C’est dire !

Observer nos réactions, quelles qu’elles soient, face à la pandémie, c’est mettre le pied à l’étrier pour ajouter plus de conscience.
Concrètement, il ne s’agit évidemment pas de rester passif lorsque l’urgence ou la sécurité nécessitent une action. Mais c’est être autant que possible pleinement avec et dans l’action que l’on entreprend. C’est pouvoir noter, relever ce qui s’agite à l’intérieur, dans sa tête, et qui parvient à notre attention.

Si je remarque que je suis inquiet(e), je peux nommer « inquiétude » pour moi-même sans rentrer dans l’histoire du pourquoi et du comment. Je peux noter que je me crispe quand je pense à l’annulation potentielle de mes vacances ou de quelque chose qui me semble « perdu »,
Je peux nommer tout ce qui passe dans ma conscience de cette manière, sans donner de poids spécial à l’une ou l’autre pensée et/ou émotion, sans me fustiger ou faire de drame (par drame j’entends toutes les pensées effrayantes, les anticipations négatives qui découlent souvent en cascade du constat de départ « peur de telle ou telle chose »).

Nos attitudes nous renseignent sur nos sensibilités, nos peurs, nos espoirs mais aussi sur la fluctuation de nos affects au cours d’une même journée, d’une heure, parfois même d’une minute etc. Cette période de plus grand repli chez soi peut nous permettre de mieux nous connaitre et d’évoluer à chaque instant où nous accentuons notre conscience plutôt que d’éviter de reconnaitre ce qui se passe en nous.

Une fois de plus, il ne s’agit pas de s’en vouloir, de rejeter nos sentiments mais d’en prendre acte et de s’entrainer à rester et renouveler l’observation au fur et à mesure. Nous n’avons pas besoin d’être des pratiquants avertis de la méditation ; l’attitude de curiosité est une alliée puissante.

Prenez crayons et feuilles si cela peut vous aider et noter simplement, une minute ou dix par jour, ce qui traverse votre esprit sans y attacher trop d’importance. Ce contexte est propice à des prises de conscience et à un travail sur soi inédits.

Je vous souhaite d’enrichissantes expériences et reste à disposition pour toute réaction et/ou information complémentaire.

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